Alors que le prix du logement atteint des sommets dans la région d’Ottawa, il y a toujours l’espoir d’être admis dans l’une ou l’autre des coopératives d’habitation à Orléans. Pour peu qu’on soit patient…
Au Canada, un logement est considéré comme abordable lorsqu’il coûte moins de 30 % du revenu brut d’un ménage. Cette définition est utilisée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et s’applique à tous les types de logements : locatifs, en propriété, coopératifs, publics ou privés.
Dans les coopératives, un appartement de deux chambres coûte en moyenne 1086 $, tandis qu’un appartement de trois chambres atteint 1240 $. À titre de comparaison, dans le quartier d’Orléans, le loyer moyen pour un appartement de deux chambres est de 2184 $, et grimpe jusqu’à 3585 $ pour trois chambres, selon Appartements.ca.
À Ottawa même, toutes tailles confondues, la moyenne tourne autour de 2100 $ par mois. Selon ce site, un loyer moyen à Orléans est de 1963 $. Si on ne veut pas dépasser les 30 % des revenus en matière de frais de logement, il faut donc gagner quelque 6500 $ par mois.
Il est donc tentant pour une jeune famille ou un jeune couple de jeter quelques regards du coin de l’œil vers les coopératives d’habitation.
À la Coopérative d’habitation Côté-Est, située à Orléans, 84 logements sont disponibles. Il y en a 70 en ce qui concerne la coop Ideal Village. Ça commence bien… du moins sur papier. La réalité est toute autre.
Dans les faits, « les listes d’attente sont très longues », selon la préposée Lise Roy de Côté-Est. Certains logements sont adaptés aux personnes à mobilité réduite, qui peuvent également bénéficier de subventions, rendant ces habitations plus accessibles.
À la coopérative Ideal Village du boulevard d’Orléans qui compte 70 logements, le coordonnateur Faïd Bassinga explique que la liste d’attente peut dépasser trois ans.
La clientèle y est majoritairement âgée, et plusieurs résidents lui confient : « Je vais rester ici jusqu’à ma mort. » Havres de stabilité pour les uns, appartement chimérique pour les plus jeunes. « Cette année, un appartement s’est libéré à la suite du décès d’une personne. L’an dernier, aucun logement ne s’est libéré », explique M. Bassinga.
Du côté d’Ottawa
La Ville d’Ottawa met en place quelques initiatives pour répondre à la demande de logements : un fonds de 176,3 M$ pour accélérer la construction de logements abordables, les modifications de zonage pour permettre la densification et la conversion de bureaux en logements, enfin le soutien aux organismes comme des coopératives d’habitation et des promoteurs privés.
Le seul opérateur de logement géré par la ville est Ottawa Community Housing. Des échanges avec le service des relations aux médias de la Ville d’Ottawa font état que, sur la liste des projets en construction concernant Orléans, il n’y a justement pas de projets de logements abordables en chantier.
Citant des opérateurs privés comme Nepean Housing, Shepherds of Good Hope et Ottawa Salus qui possèdent les propriétés qu’elles développent, la ville peut offrir des aides et des subventions, mais elle ne s’occupera pas de la construction.
Avant de se lancer dans la quête d’un logement abordable auprès d’un organisme quelconque ou de la ville, il faut se rappeler que ce n’est pas une question d’âge, mais plutôt une question de revenu.