L’athlète Dominique Vivier connait une saison du tonnerre en curling. Après avoir remporté le championnat de l’Ontario en curling féminin U20 en janvier, elle représentera l’Ontario lors des championnats nationaux qui se tiendront du 22 au 30 mars à Summerside, Île-du-Prince-Édouard.
Pour se qualifier, l’équipe a réussi l’exploit en dominant le tournoi provincial en restant invaincue.
Si participer aux championnats nationaux n’était pas suffisant, elle devra en plus se rendre sur place quelques jours plus tôt, puisqu’elle s’est aussi qualifiée au tout premier championnat canadien U-21 de curling en double mixte.
Les vainqueurs représenteront le Canada au premier championnat du monde U-21 de double mixte, qui aura lieu en mai à Edmonton.
« Je suis vraiment fière de moi et de mon partenaire », dit-elle au sujet de leur présence à cet événement, soulignant le fait qu’elle et son partenaire, Nicholas Codner qui demeure à Terre-Neuve-et-Labrador, n’ont pas eu l’occasion de travailler souvent ensemble.
En effet, si la distance les sépare, leurs compétitions respectives les tiennent aussi à l’écart. Au moment de l’entrevue à la fin février, Dominique revenait d’un séjour en Suisse pendant lequel elle a participé à la Suisse Cup.
Pourtant, ce parcours compétitif ne semblait pas tracé d’avance lorsque ses parents l’ont inscrite au curling quand elle avait environ 8 ans. Elle se rappelle qu’elle venait de déménager à Navan et « on était à cinq minutes de marche d’un club de curling. »
Déjà adepte du soccer et du karaté, ses parents souhaitaient qu’elle fasse un sport moins compétitif. « Mon père m’a inscrite sans me le dire. Il m’a réveillée un matin pour me l’annoncer. Je ne savais pas ce qu’était le curling et j’ai fait une crise! »
En moins de deux mois, la jeune Dominique demandait d’intégrer l’équipe compétitive. « Mon instinct compétitif a pris charge! »
Malheureusement pour elle, un autre instinct a tenté de faire surface : « Je jouais avec des filles beaucoup plus vieilles que moi. Donc nos niveaux de maturité sont différents. Quand j’étais plus jeune, j’avais l’instinct un peu plus leader, mais quand tu es la plus jeune, c’est vraiment difficile pour les autres de te laisser prendre les devants. »
Au-delà du curling, Dominique Vivier fréquente l’Université Wilfrid Laurier, située à Waterloo, en communications. « Je voulais avoir l’expérience de “collège”, de vivre loin de la maison. Laurier a aussi un vraiment bon programme de curling et je suis plus proche de Toronto. Donc quand il y a des tournois, je peux voyager avec mes coéquipières. »
Malgré tout, la jeune femme de 19 ans ne cache pas que trouver l’équilibre entre le sport et les études n’est pas sans défi : « Ce n’est pas facile, surtout à l’université parce que tu essaies d’avoir une expérience sociale en même temps. C’est important de faire la liste de ses priorités et de faire des choix et des sacrifices qui vont avec tes priorités. »
Pour cette raison, elle avoue ne pas avoir de plan à long terme pour le curling. Au contraire, au début de chaque année, elle révise ses priorités et détermine ce qu’elle veut faire, incluant le curling.
D’ici à ce qu’elle décide d’accrocher son balai, elle se dit infiniment reconnaissante envers ses parents et tous les membres de la famille qui continuent de l’appuye.