Les cabanes de pêche sur glace ne manquent pas sur les eaux glacées de l’île Petrie, à Orléans. Les amateurs de pêche blanche profitent des mois les plus froids de l’année pour aller taquiner le poisson.
Yannick Loranger possède une entreprise de location de cabanes de pêche à l’est d’Ottawa et loue ses abris à plusieurs adeptes des espaces enneigés de l’île Petrie.
Contrairement à l’an dernier, M. Loranger est fort occupé cet hiver et remarque une hausse dans les demandes de location.
« L’année passée, ça avait été de loin ma pire année de location en dix ans », se souvient-il. « Cette année, en ce moment, j’ai des cabanes louées à tous les jours jusqu’à la mi-février », rapporte l’entrepreneur, ravi.
Selon Yannick Loranger, les températures froides de cet hiver, combinées avec l’ouverture du canal Rideau, contribuent à générer l’engouement auprès des amateurs de pêche sur glace.
« Parce que le canal Rideau est ouvert, ça donne le goût aux gens de faire des activités extérieures, hivernales, plus que l’année passée ou l’année d’avant », avance-t-il.
M. Loranger se rappelle qu’il n’y avait « presque pas de cabanes » sur les eaux
gelées de l’île Petrie l’année dernière. « Ce n’était vraiment pas une bonne
année. »
« Il y avait une perception que la glace n’était pas sécuritaire, ce n’était pas le cas. Mais on ne peut quand même pas blâmer les gens d’être méfiants de la glace quand il y a un hiver où il n’y a pas de grands froids, comme l’année passée », reconnaît-il. « C’est sûr que quand il y a des hivers moins froids, les gens ont moins le goût d’être sur la glace. Ça, c’est très très compréhensible. »
Yannick Loranger remarque par ailleurs que les hivers ottaviens sont plus courts qu’auparavant.
Ce dernier ne cache pas que l’avenir de la pêche sur glace lui semble incertain, avec les températures changeantes et les hivers imprévisibles. Il croise néanmoins les doigts pour que les saisons hivernales à venir soient aussi bonnes pour ses affaires que celle-ci.
Des saisons de plus en plus courtes
Pour sa part, le guide de pêche et propriétaire d’un groupe qui offre des services de pêche guidée dans la région, Sherif Awad, dit lui aussi remarquer que la saison de pêche sur glace raccourcie d’année en année. Selon lui, la qualité et la quantité de la glace laissent de plus en plus à désirer.
« Ça m’inquiète quant à la survie [de la pêche sur glace] si la tendance actuelle se poursuit ou s’intensifie », soulève-t-il. « Je me souviens qu’il y a quatre ou cinq ans, je pêchais sur plus de 50 pouces de glace solide. Aujourd’hui, j’ai de la chance si je peux trouver huit pouces. »
Jusqu’à maintenant, Sherif Awad est allé pêcher sur la glace de l’île Petrie une fois cet hiver. Il aime explorer d’autres surfaces glacées de la région de la capitale fédérale au cours de la saison froide.