Il y a environ un an, le groupe autochtone basé à Orléans Indigenous Roots Orléans se disait à la recherche d’un endroit dans la communauté où se réunir. Contactée plus récemment, la directrice générale du groupe, Lili Miller, déplore que la situation n’ait pas changé.
Mme Miller refuse toutefois de baisser les bras. « Je m’efforce de continuer parce que j’ai l’impression que notre groupe fait une différence en offrant aux Premières nations, aux Métis et aux Inuits la possibilité de se rapprocher de leur culture et de se rapprocher les uns des autres ».
Selon elle, l’esprit communautaire que le groupe Indigenous Roots Orléans tente de créer a le potentiel de « guérir certains des préjudices causés par la colonisation et le colonialisme de peuplement ».
Cette dernière se dit néanmoins décou-ragée par la situation. « Ayant passé toute ma vie à être marginalisée, je ne peux m’empêcher de ressentir à nouveau un manque de priorité pour les membres de la communauté autochtone », soupire-t-elle.
Une installation municipale
Lili Miller aimerait que la Ville d’Ottawa mette à la disposition de son groupe un local dans une installation municipale. Elle va même jusqu’à dire qu’il « s’agit là du strict minimum ».
Dans un monde idéal, elle aimerait que son groupe puisse avoir accès à un endroit où elle pourrait « organiser des ateliers pour aider les autochtones à se rapprocher de leurs traditions de manière créative ».
« Nous devons souvent nous dépêcher de suivre les ateliers pour quitter l’espace communautaire à temps », raconte-t-elle, disant souhaiter ne plus avoir à demander d’autorisation avant d’organiser des ateliers de tannage de peaux, par exemple.
Lili Miller rêve également d’un endroit où son groupe pourrait cultiver et récolter des plantes médicinales, organiser un feu sacré, une cérémonie ou encore cuisiner des aliments traditionnels.
Elle aimerait aussi pouvoir décorer son local et y installer des œuvres d’art autochtones.
Dans l’espoir de faire avancer les choses, Lili Miller dit avoir l’intention « d’entrer en contact avec le secteur des relations autochtones de la Ville » pour voir s’il est en mesure de l’orienter ou de lui ouvrir certaines portes.
Mme Miller admet toutefois avoir eu peu de temps à consacrer au dossier au cours des derniers mois en raison d’imprévus familiaux.
Une autre requête
Lili Miller ajoute qu’un lieu de rassemblement n’est pas la seule chose qui pourrait être utile au groupe Indigenous Roots Orléans.
« Notre groupe a désespérément besoin d’un rédacteur de demandes de subventions. Nous avons manqué plusieurs subventions par manque de temps et d’expérience pour demander des fonds à la Ville d’Ottawa », regrette-t-elle.
« Malheureusement, nous n’avons pas de financement à l’heure actuelle et nous comptons à 100 % sur les dons. Il serait formidable d’avoir quelqu’un qui se consacre également à la collecte de fonds », émet la directrice générale comme souhait.
En septembre 2023, le bureau de la conseillère municipale du quartier Orléans-Sud-Navan, Catherine Kitts, disait ne pas avoir été mis au courant des besoins exprimés par ce groupe autochtone. Aujourd’hui, Mme Kitts précise avoir depuis interagi avec Lili Miller, sans toutefois l’avoir rencontrée formellement.
« Lili m’avait dit en passant, lors d’un événement, qu’elle aimerait avoir un espace pour se réunir », raconte l’élue municipale.
« J’ai fait quelques suggestions, mais le groupe ne m’a jamais contactée officiellement », atteste Catherine Kitts.