Depuis le 30 septembre, les Orléanais doivent se conformer à une nouvelle réglementation concernant le dépôt des déchets à côté de leurs bacs : trois articles à jeter, soit un sac de déchets, une poubelle et/ou un article encombrant.
D’un côté, il y a Mark – qui a préféré s’identifier uniquement avec son prénom – qui habite Orléans depuis plusieurs années. Il s’oppose à ce qu’on commence à compter ses sacs de poubelle. Il prétend qu’avec cinq personnes à la maison dont trois enfants, « trois sacs aux deux semaines, c’est ridicule. Je suis d’accord pour qu’on nous demande de recycler le papier, mais pas de limiter comme ça les poubelles. »
De l’autre côté, Louise – qui désire aussi s’identifier uniquement avec son prénom – applaudit l’initiative : « Je recycle tout ce que je peux et je n’ai aucun problème à m’astreindre aux nouvelles politiques de la ville. Je vois d’ailleurs d’un bon œil que cette limitation ne restreint que le nombre de sacs de poubelle et n’affecte en rien la quantité de matériel mis au recyclage. »
Ces deux réactions confirment assez bien ce que Catherine Kitts, la conseillère d’Orléans-South Navan, a perçu ces derniers temps. Dans un échange de courriels avec L’Orléanais, elle explique que « les réactions du public reflètent à la fois des inquiétudes et un soutien à la nouvelle limite de trois articles pour les ordures ménagères. Certains habitants, en particulier ceux qui vivent dans des foyers plus importants ou dans des propriétés agricoles, ont exprimé leur appréhension à s’adapter à ce changement. »
Mais tout comme son collègue le conseiller d’Orléans Est – Cumberland, Matthew Luloff, les deux conseillers s’entendent pour dire la grande majorité des gens, 85 %, selon eux, respectent déjà la limite de trois articles supplémentaires, « mais il y a des gens qui abusent », constate malheureusement, au bout du fil, M. Luloff.
Alors, l’objectif de cette nouvelle procédure? À la fois écologique et économique. D’après Catherine Kitts, la population d’Ottawa augmentant, la ville doit réduire le volume de ses déchets. La crainte de décharges illégales dans les parcs d’Orléans ne réjouit en rien la conseillère municipale. Selon elle, si le taux de déchets en bordure des rues reste le même, la décharge contrôlée « du chemin Trail pourrait être remplie d’ici 2036. Avec la nouvelle politique, la durée de vie du chemin Trail pourrait être prolongée jusqu’en 2049. » La conseillère va même jusqu’à avancer le chiffre de 500 millions de dollars pour la construction d’une nouvelle installation de traitement des déchets. Il faut rappeler que l’ancien règlement prévoyait, outre les bacs, la présence jusqu’à six sacs d’ordures supplémentaires.
Des exceptions
Lorsque Mark a été contacté par L’Orléanais, l’un de ses arguments était qu’une « vieille madame seule a le droit au même nombre de sacs qu’une grande famille. »
Matthew Luloff contextualise. Si les résidents ont des déchets excédant la limite de trois articles à jeter, ils pourront toujours acheter quatre sacs jaunes au coût de 17,60 $ pour leurs déchets excédentaires. Une somme qui devrait rappeler aux citoyens de faire attention.
À Orléans, on pourra se procurer ces sacs au Centre du service à la clientèle Orléans, au 255 du boulevard Centrum. Ces sacs jaunes identifiés au nom de la ville d’Ottawa pourront notamment être pratiques « pour les gens qui travaillent à la maison » comme le précise le conseiller orléanais.
Des arrangements pour les exploitations agricoles ainsi que les déchets médicaux ont aussi été envisagés par la ville comme elle l’explique sur son site.
Une police des déchets?
Avant d’arriver à des amendes, Matthew Luloff tient à rassurer les Orléanais : il y aura une période de transition.
Si une douzaine d’inspecteurs à la grandeur d’Ottawa verront à faire respecter le nouveau règlement, au cours du mois d’octobre, il n’y aura que des billets de courtoisie qui seront émis.
Par la suite, les objets en surplus ne seront tout simplement pas ramassés. Enfin, les amendes parfois salées – 200 $ et 375 $ – eront leur apparition, non seulement si quelqu’un laisse trop d’ordures en bordure de rue, mais également si une personne s’avise à déposer ses sacs supplémentaires dans les parcs, par exemple.
La nouvelle réglementation, quoique comportant certaines contraintes, vise à une plus grande sensibilisation des gens face à leurs ordures. « Je suis convaincue qu’avec cette nouvelle initiative, les gens feront davantage d’efforts, » avance Louise.