Et si une clinique de suivis permettait de rester moins longtemps aux urgences voire d’éviter de séjourner à l’hôpital? C’est le pari que fait l’hôpital Montfort depuis l’ouverture fin juin d’une Clinique d’évaluation post-congé au sein du Carrefour santé Aline-Chrétien.
L’idée d’une telle clinique est née à la suite « de besoins rapportés par nos collègues à l’urgence », constate la Dre Marlène Mansour, interniste. Il était rendu nécessaire d’organiser un suivi plus rapide et pas nécessairement à long terme.
De l’aveu même de la Dre Mansour, la liste d’attente dans les cliniques spécialisées est souvent de plusieurs mois. Selon elle, la clinique va permettre de désengorger l’urgence en offrant un suivi plus approprié.
Pourtant, n’y a-t-il pas automatiquement un suivi qui est fait lorsqu’on sort des urgences? Ce n’est pas tout à fait l’avis de la Dre Gasline Ternier, directrice clinique des soins intégrés et ambulatoires à Montfort et responsable du Carrefour santé Aline-Chrétien (CSAC).
Selon elle, le tiers ou presque des gens se présentant à l’urgence de Montfort n’a pas vraiment de fournisseurs de soins primaires, c’est-à-dire des accès notamment à de l’information ou à de la prévention.
Pour la Dre Ternier, « ce nouveau service répond à un besoin criant. » Elle parle d’un projet novateur qui permet aux patients d’avoir un suivi médical après une visite aux urgences.
Ils retournent ainsi à la maison « tout en bénéficiant des évaluations approfondies nécessaires en étant référés à la clinique du Carrefour santé Aline-Chrétien, où ils bénéficieront d’un ou deux rendez-vous de suivis », poursuit la Dre Ternier.
Selon la responsable de la clinique, celle-ci « permet de réduire la durée de certaines visites à l’urgence, d’éviter des visites répétées à l’hôpital et d’éviter certaines admissions. » Ça accélère le service selon les spécialistes contactées.
Évaluer pour mieux intervenir
Émilie Forget, coordonnatrice de la clinique, révèle qu’elle est assistée d’une autre personne à titre de commis ainsi que de six médecins internistes qui alternent en fonction de leurs journées cliniques.
Il est important de préciser que « la clinique se concentre sur l’évaluation et le suivi des patients, et non sur la réalisation de procédures ou d’interventions », comme le précise la Dre Mansour.
Sa collègue Gasline Ternier renchérit en martelant que l’objectif de la clinique « est d’offrir une évaluation en profondeur par un médecin interniste et les autres membres de l’équipe pour ensuite coordonner la continuité des soins. » Bien qu’il n’y ait pas d’interventions sur place, la clinique a tout de même accès à des services d’imagerie médicale et de laboratoire, comme pour des prises de sang, sur place et en temps réel.
Bien sûr, la clinique n’est pas réservée à un groupe d’âge en particulier. À la suite de l’évaluation d’un urgentologue, tous les patients de Montfort peuvent être invités à utiliser les services du CSAC qui répondent à leurs besoins. Des jeunes comme des gens plus âgés y ont été référés depuis l’ouverture.
Certes, la clinique du chemin Mer-Bleue à Orléans est encore jeune, mais selon les chiffres obtenus par la Dre Ternier, une quarantaine de personnes ont utilisé les services de la clinique après leur passage à l’urgence. La Dre Mansour assure « que nous avons évité quelques admissions à l’hôpital depuis l’ouverture de cette clinique. »
À noter que la clinique est ouverte uniquement les mardis et les jeudis.
Bien qu’il existe des cliniques semblables dans d’autres hôpitaux d’Ottawa, celle de Montfort au CSAC a évidemment la particularité de garantir une offre de service en français, ainsi qu’en anglais.