L’achat local a la cote. Dans un contexte où le panier d’épicerie coûte de plus en plus cher, des vendeurs locaux remarquent que certains consommateurs semblent avoir changé leurs habitudes d’achat.
C’est le cas du propriétaire du Navan’s Little Market, Mathieu Surprenant, qui observe que ses ventes et ses visites ont connu une forte hausse cette année.
« Avec l’augmentation des prix des produits alimentaires, de nombreuses personnes recherchent des solutions plus rentables, et les marchés locaux proposent souvent des produits plus frais à des prix compétitifs », explique-t-il. « Les gens sont aussi de plus en plus conscients des avantages qu’il y a à soutenir les entreprises locales, ce qui entraîne une augmentation de la fréquentation de notre marché. »
La fraîcheur et la qualité des aliments, le fait de soutenir l’économie locale et la question de l’impact sur l’environnement figurent parmi les raisons qui motivent les consommateurs, selon M. Surprenant, à remplir leur réfrigérateur de produits locaux.
« Les vendeurs locaux proposent souvent des produits plus frais et de meilleure qualité parce qu’ils proviennent de la région et sont vendus rapidement après la récolte », ajoute le propriétaire.
Mathieu Surprenant rappelle toutefois que l’achat local n’est pas sans bémol.
« Nous ne sommes pas en mesure d’offrir la même variété de produits qu’un supermarché, ce qui peut limiter le choix des consommateurs », fait-il remarquer. « Les produits locaux étant souvent saisonniers, les consommateurs peuvent ne pas avoir accès à certains produits tout au long de l’année », renchérit-il.
Des produits plus rares
Le coordinateur du kiosque de la ferme communautaire Alimentation Juste, Yves Saint-Pierre, abonde dans le même sens.
« Un désavantage à l’achat local, c’est qu’un événement climatique régional peut affecter une production particulière et rendre l’approvisionnement plus difficile en certaines saisons », explique ce dernier. « Bien évidemment, la production locale se fait en saison… personne ne produit localement en janvier, même si certains produits peuvent être conservés. »
Au contraire du Navan’s Little Market, M. Saint-Pierre dit ne pas remarquer de grands changements cette année, ses ventes étant « ni à la hausse ni à la baisse Ce coordinateur atteste néanmoins ne pas avoir augmenté ses prix « autant que les grandes chaînes ».
« Bien des gens recherchent des produits locaux et écoresponsables parce
qu’ils y trouvent une meilleure qualité et une plus grande fraîcheur à des prix compétitifs », observe M. Saint-Pierre. « La transparence et la traçabilité de nos produits locaux plaisent aux consommateurs qui sont plus conscients de ce qu’ils achètent. »
Yves Saint-Pierre parle également de produits plus rares à trouver. « Certains de nos clients viennent chercher des produits de spécialité que les épiceries locales qui rejoignent le marché de différents groupes ethniques n’offrent pas en version biologique », donne-t-il pour exemple.
Des tomates anciennes, du melon d’hiver, du melon amer, des variétés asiatiques de poivrons, du luffa, de l’aubergine africaine et des produits de fermentation traditionnelle sont notamment vendus au kiosque de la ferme communautaire Alimentation Juste, indique le coordinateur. « Des gens nous disent qu’ils sont heureux de retrouver des légumes qu’ils n’avaient pas mangés depuis leur tendre enfance. »
M. Saint-Pierre renchérit en rapportant que, souvent, les consommateurs ont également tendance à développer des liens avec les vendeurs locaux, qui finissent par « connaître leurs préférences et peuvent même les conseiller sur la façon d’utiliser ces produits dans de nouvelles cuisines ».