On achète ou on n’achète pas une maison à Orléans? Avec la 2e baisse de suite du taux d’intérêt, n’est-ce pas là un signe de jours meilleurs et que la maison de vos rêves sur la promenade Décarie ou Duford vous attend peut-être? Peut-être, mais restons un brin prudents selon certains experts.
Selon le site du Groupe Pilon, qui a pignon sur rue à Orléans, en juillet 2024, le prix moyen des maisons à Orléans était légèrement inférieur à celui d’Ottawa en général. Ces spécialistes de l’immobilier parlent de 676 797 $ tandis qu’à Ottawa, le prix moyen était de 679 610 $. La différence est donc relativement minime, Orléans offrant tout de même une légère réduction par rapport à la moyenne d’Ottawa.
Quant au nombre de maisons vendues, il a augmenté de près de 14 % par rapport à la même période l’an dernier avec près de 1250 unités vendues.
Ces chiffres sont corroborés par ceux obtenus par l’agent immobilier Yvan Rhéaume. Dans le cas de cet expert orléanais, on parle plutôt d’une hausse des ventes de 13 %. Si les chiffres diffèrent quelque peu, c’est en raison, comme l’explique au téléphone M. Rhéaume, du secteur où sont prises les statistiques.
Certains courtiers peuvent englober des villes comme Casselman ou Embrun comme faisant partie de la grande région d’Ottawa, alors que dans le cas de M. Rhéaume, celui-ci s’en tient exclusivement à Orléans et Ottawa. Selon ce dernier, pour une maison en rangée à Orléans, il faut compter en moyenne
600 000 $.
Les deux récentes baisses consécutives de 0,25 % des taux d’intérêt par la Banque du Canada et l’annonce faite le 29 juillet par la ministre canadienne des Finances Chrystia Freeland de permettre un amortissement des prêts hypothécaires assurés allant jusqu’à 30 ans pour les personnes s’achetant une première propriété neuve, permettent-elles de dire que le marché immobilier est reparti de plus belle?
De l’avis de Pierre Leduc, qui s’occupe des relations auprès des médias pour l’Association canadienne de l’Immobilier (ACI), il faut rester prudent avant de tirer trop rapidement des conclusions. « Il est trop tôt pour déterminer si les récentes baisses des taux d’intérêt de la Banque du Canada ont eu un impact sur les ventes de propriété », précise-t-il dans un courriel envoyé à L’Orléanais. La première annonce date du début juin, et la plus récente il y a quelques semaines, soit le 24 juillet. « Nous n’avons pas vu de changements importants dans les tendances dans la grande région d’Ottawa suite à l’annonce de juin », poursuit-il.
Les statistiques pour juin ayant été publiées le 12 juillet dernier, les analyses pour juillet devraient être connues vers la mi-août.
De son côté, Yvan Rhéaume se demande si d’aussi faibles réductions du taux directeur influencent vraiment les futurs acheteurs, qui sont le moindrement sérieux.
Selon lui, pour une maison ou un condo à vendre à 500 000 $, avec la dernière baisse du taux directeur, cela équivaut à une réduction mensuelle de 71 $ du paiement de l’hypothèque. La situation serait différente si la prochaine baisse annoncée était d’un point de réduction. L’emprunteur verrait alors une diminution mensuelle de 300 $.
Par contre, ce que conseille Yvan Rhéaume, en attendant la prochaine décision de la Banque du Canada, c’est d’avoir déjà en main une hypothèque approuvée par son institution bancaire. Et de garder en tête, même si les prix des maisons à Orléans sont presque aussi élevés qu’à Ottawa, « que ça prend de la valeur », selon M. Rhéaume, depuis maintenant plusieurs années; « 6 ou 7 % », de conclure le vétéran agent immobilier.