Dans la foulée de l’amendement proposé notamment par le sénateur acadien René Cormier, la Commission nationale des parents francophones (CNPF) ainsi que la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) ont lancé il y a un mois une campagne de lettres adressées aux députés fédéraux. Une campagne soutenue par le milieu des garderies à Orléans.
Les premiers mots entourant le projet de loi C-35 indiquent clairement que les objectifs du législateur visent « à établir et à maintenir un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (AGJE) accessible, abordable, inclusif et de haute qualité à l’échelle du Canada, en collaboration avec les provinces et les peuples autochtones. » Le problème, c’est qu’il n’y a aucune mention liée aux services de garde en milieu minoritaire. C’est ce que déploraient dans un communiqué le 25 janvier dernier la CNPF et la FCFA.
C’est la raison pour laquelle fut lancée la campagne de lettres qu’on retrouve sur le site www.sauvonsnosgarderies.com. Selon le directeur de la CNPF, Jean-Luc Racine, « c’est l’une des meilleures campagnes » auxquelles son organisme a participé. À la mi-février, la CNPF estimait à quelque 3600 lettres envoyées.
Pourquoi mettre en branle une telle campagne? « Parce que c’est important d’être nommé, mentionne M. Racine. Si on doit aller en cour éventuellement et qu’on n’est pas nommé, ça donnerait quoi? »
Des propos qui interpellent Lucie Schroeder, la directrice du Centre parascolaire Alpha 3-12. « Je pense que ça aurait une incidence si l’amendement ne passait pas. »
Affichant des tarifs quotidiens à 25 $ pour les tout-petits, Alpha 3-12 est éligible au programme pancanadien de subvention des garderies. Mais face à l’incertitude que les garderies en milieu minoritaire ne soient pas mentionnées dans la loi, il faut rester vigilant selon Mme Schroeder. « Je pense qu’il faut élever la voix un peu plus fort. »
Du côté des services à l’enfance et à la famille La Coccinelle, sur la promenade Youville, la directrice générale par intérim, Lisa Décoste a confirmé que les parents avaient été sensibilisés à la campagne, sans toutefois pouvoir préciser combien y avaient participé.
Cependant, à la suite de la récente annonce par le gouvernement libéral qu’il ne s’objectera pas d’inclure à la loi l’amendement, un coup d’œil dans l’ordre du jour des travaux de la Chambre permet de constater que la loi n’a toujours pas été adoptée. Certes, les 14 et 16 février, il y a eu débat sur la question à la Chambre des communes. Les parlementaires étant en congé au cours de la semaine du 19 février, serait-il possible que les garderies en milieu minoritaire aient enfin la certitude d’être incluses dans la loi? Réponse peut-être à la fin février ou au début mars quand les travaux reprendront sur la colline parlementaire.