Après la période des Fêtes, les temps se font généralement plus difficiles pour les banques alimentaires de la région. C’est ce que constate la directrice générale de la banque alimentaire Lifecentre située sur le chemin Innes à Orléans, Julie Frereault.
« Les périodes les plus difficiles de l’année sont du début de janvier à mars et la période des vacances d’été », observe-t-elle.
La communauté atteint typiquement un sommet en générosité du début octobre au début décembre, poursuit-elle à titre de comparaison. La banque alimentaire constate alors une augmentation des dons en denrées alimentaires, en sous et en bénévolat.
Elle note néanmoins que la quantité de dons reçus, peu importe le temps de l’année, a lourdement diminué cette année comparativement aux années précédentes.
Le hic c’est que la demande augmente constamment depuis la pandémie, fait-elle remarquer. Au cours des deux dernières années, la banque alimentaire a vu sa clientèle bondir d’environ 25 %, passant de 978 visiteurs à 1400.
« C’est un défi », reconnaît Mme Frereault. « Nous essayons de trouver des solutions pour répondre à la demande. »
Mme Frereault n’est pas la seule à vivre une situation de la sorte. Le nombre de visiteurs sollicitant les services de la banque alimentaire Community Compassion Centre, sur le boulevard St-Joseph, a plus que doublé depuis l’année dernière et est passé de 472 utilisateurs en 2022 à 782 visiteurs en 2023.
« Nous ne voyons pas de fin à cette croissance, c’est pourquoi nous avons besoin de beaucoup d’aide de la part de notre communauté », lance la directrice de la banque alimentaire, Marlene Tosh.
Mme Tosh est déçue de constater que cette année, « les dons sont beaucoup moins nombreux que les années précédentes » alors que le nombre de familles qui visitent la banque alimentaire ne fait qu’augmenter.
« Nous ne pouvons pas donner de la nourriture que nous n’avons pas. Nous vivons une période très difficile », s’inquiète cette dernière.
Question d’adapter l’offre à la demande grandissante, Mme Tosh informe que la banque alimentaire « ajuste » désormais la taille des portions distribuées.
Avant la pandémie, la banque alimentaire Community Compassion Centre fournissait quatre jours de nourriture par mois à ses visiteurs.
Depuis l’arrivée de la pandémie, le centre s’est mis à offrir sept jours de nourriture par mois aux personnes dans le besoin.
Mme Tosh indique avoir l’intention de revenir à la distribution initiale de quatre jours par mois en 2024.
« Nous sommes très conscients des besoins croissants de notre communauté », assure-t-elle en précisant garder en tête l’importance d’offrir des services « durables » qui permettent de « continuer à servir tous ceux qui viennent demander de l’aide ».
Le coordonnateur en communication et développement de fonds au Centre de ressources communautaires Orléans-Cumberland (CRCOC), Chad Chartrand, abonde dans le même sens que Mme Tosh.
« Nous faisons tout notre possible pour répondre à la demande, mais ce n’est pas facile vu le nombre de personnes qui se présentent à notre banque alimentaire pour obtenir de l’aide », laisse-t-il entendre.
La banque alimentaire du CRCOC a d’ailleurs connu le mois le plus chargé de son histoire au mois de décembre où 1275 personnes, dont 599 enfants et 351 familles, y sont allées « chercher de l’aide ». Du « jamais vu » selon Chad Chartrand.
La banque alimentaire a accueilli une moyenne de 962 personnes par mois cette année, comparativement à 774 visiteurs par mois en 2022, 640 en 2021, et 541, il y a 10 ans, en 2013.
M. Chartrand observe lui aussi que les « dons à la banque alimentaire augmentent considérablement pendant les Fêtes ».
« Nous comptons sur ces dons pour durer quelques mois pendant la nouvelle année », confie-t-il.