Les chemins qui mènent à la réalisation de nos rêves prennent parfois des tournures inattendues, comme le prouve Mélissa Balthazar, qui a récemment publié son premier roman, En quête de survie, en s’inspirant d’un cauchemar.
« Je me faisais pourchasser par des criminels très puissants et épeurants. Je me suis dit que j’allais écrire une histoire là-dessus », explique l’autrice, qui enseigne, entre autres, le français, l’anglais et les études sociales en 8e année à l’École secondaire publique Louis-Riel.
Et si la pandémie s’est avérée difficile pour plusieurs, l’enseignante aura au moins pu en retirer un bénéfice : « J’ai écrit l’histoire de 2014 à 2017, puis j’ai perdu la clé USB sur laquelle je l’avais écrite. J’ai cherché partout. En 2020, pendant que je faisais un méga ménage, j’ai trouvé la clé. Alors pendant le confinement, j’ai pu poursuivre l’écriture. »
En quête de survie, publié aux Éditions de la Francophonie, raconte donc l’histoire pleine de rebondissements d’Anabella qui, en compagnie de son bébé de 7 mois, accompagne son conjoint à Johannesburg, en Afrique du Sud, où ce dernier doit recevoir un prix. Une fois sur place, la jeune mère doit affronter une série de situations pires que la précédente.
Si le confinement lui a permis de mettre un point final à son roman, Mme Balthazar ne cache pas que la pandémie a aussi eu un impact sur la trame narrative : « Mon état d’esprit l’an passé était tellement différent que j’ai changé la fin originale. Je ne parle aucunement de confinement, de virus ou de maladie, mais l’impact de 2020, qui était une année lourde et difficile, a vraiment influencé la fin de l’histoire. »
Toutefois, écrire un roman est une chose. Oser approcher des maisons d’édition en est une autre.
Mme Balthazar admet que ce qui lui a donné la confiance d’aller de l’avant avec son projet est sa participation au concours Raconter l’Est ontarien lancé par les Éditions David en 2019 : « Puisque mon histoire a été publiée dans le collectif, je me suis dit : pourquoi ne pas tenter l’expérience seule? »
N’ayant jamais mis les pieds en sol sud-africain, cette native de Gloucester avoue devoir une fière chandelle au film de science-fiction Chappie, qui se déroule à Johannesburg, pour la toile de fond de son livre : « Ce qui m’avait beaucoup intriguée, c’était les townships. J’avais aussi vu des documentaires à leur sujet et je sais qu’ils y parlent de multiples langues », mentionne celle qui parle français, anglais, créole et qui possède une bonne base en espagnol.
D’ailleurs, ayant déjà rédigé des articles en anglais sur l’autisme pour la revue Autism Matters, l’autrice avait envisagé d’écrire son roman dans la langue de Shakespeare avant de se raviser : « Je suis en amour avec le français et je suis fière d’être Franco-Ontarienne. J’enseigne en français. Pour moi, cette langue a une très grande valeur », conclut-elle..