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Voyage en Argentine et Chili, mars 2020
Par Lucie Cayouette
3 mal 2020

Michel et Lucie Cayouette sont tout sourire lors d’un arrêt en Uruguay au début de leur croisière en Amérique du Sud. PHOTO COURTOISIE
Ça devait être un voyage de rêve. Une année et demie à préparer cette visite de l’Argentine et du Chili. L’idée a germé lorsque j’ai découvert le groupe Facebook milesopedia. Des experts en accumulation de points de vols et d’hôtels y partagent leurs connaissances et leurs trucs pour voyager à moindre coût. On décide d’accumuler assez d’Aéroplans pour se payer l’aller-retour en Argentine et Chili en classe affaires, un vol de 10 heures à partir de Toronto. Ce tour de force est réalisé en 6 mois, d'octobre 2018 à mars 2019. Les billets sont achetés. L'aller se fera avec Avianca dans de beaux fauteuils inclinables, mais le retour sera avec Air Canada dans les fauteuils-loges avec un lit totalement horizontal (mon rêve).

Alors commence la préparation du circuit Argentine et Chili. Après de longues recherches, on en vient à la conclusion qu'une croisière de Buenos Aires à Santiago sera la meilleure façon de voir ce qui nous intéresse. Avant la croisière,  on planifie une visite aux chutes Iguaçu (situées à la frontière du Brésil et de l’Argentine), puis une visite de Santiago, une traversée des Andes, une visite de Mendoza et un tour organisé du nord-ouest de l’Argentine après la croisière, pour finir avec 2 jours à Buenos Aires. Quatre vols internes et 7 hôtels sont réservés, après des heures de recherche évidemment. On réalise que les agents de voyage méritent bien leur salaire!

Enfin le grand jour arrive. Rien ne va comme prévu. Un problème mécanique nous force à arrêter à Toronto. Les connexions sont foutues. Mais surprise, on nous place dans le vol d’Air Canada, direct Toronto – Santiago, avec correspondance à Buenos Aires, dans les fameux fauteuils-lits que j’avais si hâte d’essayer. L’expérience est superbe, au-delà de nos attentes.

Cependant, ce retard nous fait manquer le vol pour se rendre aux chutes. On doit annuler cette visite et trouver un autre hôtel à Buenos Aires. Deuxième pépin, la valise de Michel n’arrive pas à Buenos Aires avant trois jours, juste à temps pour prendre le bateau.

La première semaine se passe très bien. La nourriture est excellente, le service superbe, le divertissement de grande qualité et les passagers super sympathiques. On apprécie le cachet plus personnel d’un petit bateau de 1250 passagers. On visite Montevideo (Uruguay), Port Stanley (Îles Falkland) et Punta Arenas (Chili). Et c’est ici que ça se gâte!

On apprend que nous ne pourrons pas faire la prochaine escale à Ushuaia (Argentine), mais qu’on va voir la ville de loin et contourner le Cap Horn. On reçoit un crédit bateau de 100 $ par personne.

On quitte Punta Arenas comme prévu dans la soirée du 14 mars. Le lendemain on se lève tôt pour voir les glaciers à partir de 7 h 30. Mais une note sous la porte nous informe que nous avions fait demi-tour durant la nuit pour revenir à Punta Arenas avant 8 h, l’heure à laquelle le Chili allait fermer ses ports. Arrivé au port, le Capitaine apprend que le Chili a fermé ses ports à minuit.

À ce moment-là, la compagnie Holland America met fin à toutes ses croisières et on apprend que notre croisière est finie. On ne verra pas Ushuaia ni le Cap Horn.

Nous ancrons dans le détroit de Magellan devant Punta Arenas et la négociation commence pour nous laisser débarquer et accoster.

Tous les passagers font prendre leur température et on nous encourage à réserver des vols pour retourner chez nous. La compagnie nous dédommagera.

L’internet est sursollicité et impossible de réussir. Le lendemain je me réveille à 5 h 30 et avec l’internet beaucoup plus rapide j’obtiens les billets Punta Arenas-Santiago puis Santiago-Ottawa.

À 14 h nous apprenons que malgré nos démarches pour prouver que nous sommes en santé et que nous avons des plans de départ, le débarquement est refusé. Il faut annuler nos billets.

Le nouveau plan est de se rendre à Valparaiso, le port de Santiago, pour se ravitailler en carburant, nourriture, boisson et fournitures pour 3 semaines. Puis de trouver un port qui nous acceptera.

La croisière s’amuse encore. On parcourt le détroit de Magellan, on voit des glaciers, des dauphins, des baleines et de beaux oiseaux.

On arrive à Valparaiso (Chili), le 19 mars. Pas le droit d’accoster, nous ancrons dans la baie. Le Chili envoie un petit bateau récupérer les passagers chiliens. Le ravitaillement prend 2 jours et nous repartons vers Fort Lauderdale via le canal de Panama. Pour nous qui devions débarquer à Santiago le 21 mars, une belle croisière tout à fait gratuite s’annonce. Quelle joie!!

Et c’est là que ça se gâte encore une fois.

Le lendemain, le dimanche 22 mars, plusieurs passagers et membres de l’équipage se sont présentés à l’infirmerie avec des symptômes d’influenza. Afin de nous protéger, le capitaine ordonne le confinement à nos cabines.

Les repas sont laissés à notre porte. On nous donne aussi des breuvages : bière, vin, alcool et boissons gazeuses. On n’a pas le choix de nos repas et ça c’est difficile pour quelqu’un qui a des intolérances et des allergies.

Les journées passent à lire, à jouer aux cartes, à utiliser l’internet mis à notre disposition, à faire des siestes, à regarder la télé, à manger, à faire des sudokus, à participer aux activités à la télé du bateau, etc.

On se dirige vers le canal de Panama sans savoir si on aura la permission de passer. La compagnie Holland envoie un autre bateau qui nous rencontrera au canal de Panama afin d’apporter de l’équipement et du personnel médical.

Mercredi on a le droit à une sortie de 30 minutes sur le pont. Nous sommes presque à l'Équateur. Il fait beau et chaud. Mais à la fin de cette belle journée, on apprend que le nombre de personnes présentant des symptômes d’influenza augmente encore. C’est rendu 82 membres de l’équipage et 58 passagers.

Dans la nuit nous remarquons que le navire dévie du trajet prévu. Il entre tranquillement dans la baie de Manta (Équateur) et s’arrête. Nous remarquons aussi que plusieurs lumières sont éteintes. Le lendemain on apprend que le bateau a reçu, en secret, du matériel médical pour gérer le coronavirus.

Jeudi soir on rencontre le Rotterdam et le transfert de matériel et de personnel médical se fait. Les 2 navires se suivent jusque dans la baie de Panama.

Vendredi, on a la terrible nouvelle que 4 personnes sont décédées depuis mercredi et que 2 malades ont testé positifs pour le covid19. On apprend que des passagers en bonne santé seront transférés au Rotterdam, en commençant par ceux qui n’ont pas de fenêtre et ceux qui sont âgés de plus de 70 ans.

Samedi et dimanche les transferts se poursuivent et nous sommes finalement appelés dans le dernier groupe. Nous avons une cabine tout près de l’endroit où était la première, mais avec une fenêtre sur le côté droit plutôt que sur l’arrière du bateau. Nous n’avons pas de balcon comme les plus chanceux, mais on est content, car l’autre bateau avait beaucoup de malades parmi les membres du personnel. Il y a eu 800 personnes de transférées, donc il en reste environ 450 sur le Zaandam. Ils ont beau nous assurer qu’ils ne veulent pas avoir un bateau de biens portants et un de malades, c’est ça que ça l'air. Dans un message vidéo, le président de la compagnie nous a assurés que les 2 bateaux resteraient ensemble tout le temps. Mais tout comme tout le reste, cette situation évolue constamment et nous ne savons plus où et quand nous arriverons.

À 19 h, le 29 mars, le départ est annoncé. Les deux bateaux vont traverser le canal de Panama avec des conditions très strictes, en catimini, comme des vaisseaux fantômes dans la nuit. Personne ne peut être dehors sur son balcon, on doit fermer nos rideaux et les lumières sur les balcons doivent être éteintes. Le lendemain on nous dit que cette mesure avait pour but de ménager la sensibilité du peuple panaméen.

Le transit se fait sans problème. On se dirige maintenant vers Fort Lauderdale sans savoir s’ils vont nous accepter. On prévoit y arriver jeudi matin. Le capitaine annonce un arrêt en chemin pour récupérer encore du matériel médical, mais l’arrêt n’a pas été autorisé. Ceci nous intrigue et on se pose des questions sur la condition des malades sur le Zaandam.

Nous arrivons vis-à-vis Fort Lauderdale comme prévu jeudi matin. Nous devons rester dans les eaux internationales pendant que notre sort se décide lors d’une rencontre importante des autorités de santé locale et fédérale, de la garde côtière, de Homeland Security et des représentants des gouvernements de Fort Lauderdale, de Floride et des États-Unis. Il s’agit pour eux d’une opération humanitaire, car il y a eu 250 personnes avec des symptômes, une douzaine de cas confirmés de COVID-19, 4 décès et 14 personnes auront besoin d’un transfert urgent à l’hôpital. Mais le capitaine est confiant et nous dit de placer nos valises dans le corridor après le déjeuner et de garder le nécessaire pour 2 jours.

Finalement, vers 15 h on apprend qu’on accostera vers 16 h 30. Nous sommes très émus de voir les Floridiens sur le bord du canal nous faire de grands signes, brandir des drapeaux et nous montrer des pancartes avec des cœurs.

Durant la soirée, nous devons tous passer un contrôle de santé et une prise de température. Quiconque montrera des signes de maladie ne pourra pas descendre et devra rester en quarantaine sur le bateau. C’est tellement énervant que c’est assez pour faire monter la température de n’importe qui. Par chance, l’air climatisé fonctionne à nouveau et la chaleur suffocante des derniers jours est passée. Nous devons aussi faire un contrôle pour l’immigration. Nous sommes très surpris de cette formalité. Il s’agit de sortir du bateau par la passerelle, de descendre des escaliers, de traverser une grande salle où plusieurs gardes et officiers de douane, tous masqués, nous inspectent de loin, de remonter un escalier et de se retrouver sur le pont du navire!

Plus tard, le téléphone sonne dans la cabine pour nous informer que nous devons être prêts à sortir à 8 h le lendemain matin.

Le 3 avril, le déjeuner est servi à 6 h 25. Nous sommes prêts à 7 h 45 et attendons l’appel qui ne vient pas avant 8 h 45. Nous devons mettre un masque que nous devons garder jusqu’à notre arrivée à la maison.

Nous sommes conduits dans un autobus où nous attendons une autre heure. Huit autobus sont accompagnés par une escorte policière d’une vingtaine de motocyclettes jusqu’au tarmac et sont stationnés directement à côté de l’avion. Nous attendons une autre heure avant de pouvoir monter dans l’avion. Nous devons porter des gants et passer un autre contrôle de santé et de passeports. 243 des 247 Canadiens pourront partir dans cet avion pour Toronto pour ensuite avoir une correspondance ailleurs au Canada. Ces vols ont été organisés par la compagnie Holland America conjointement avec le gouvernement du Canada.

Nous atterrissons à Toronto du côté des avions-cargos. Nous sommes accueillis par toute une équipe de Santé Canada. Le débarquement est très long puisque seulement 10 personnes débarquent à la fois. Nous devons suivre un long processus.

Premier arrêt :
• Enlever nos gants
• Se laver les mains
• Enlever notre masque
• Se laver encore les mains
• Remettre un nouveau masque

Deuxième arrêt :
• Rencontrer un autre officier de santé Canada qui nous explique la quarantaine obligatoire et nous remet chacun un thermomètre.

Troisième arrêt :
• Donner nos noms et notre destination
• Recevoir un carton de couleur selon notre destination

Quatrième arrêt :
• Faire vérifier nos passeports par douane Canada

Cinquième arrêt :
• Trouver nos valises qui sont toutes bien alignées par couleur

Sixième arrêt :
• Embarquer dans un petit autobus scolaire qui nous conduit au Terminal 1 de l'aéroport. Comme nous sommes dans le premier groupe de cet autobus, le pauvre conducteur doit s'y prendre quatre fois avant de trouver l'endroit où nous descendre.

Septième arrêt :
• Une section du terminal a été bloquée du reste de l'aéroport pour nous accueillir. On nous donne un petit goûter : eau, barre tendre et un jus, et on nous dit d'attendre à cet endroit.

Huitième arrêt :
• On nous amène au comptoir d'enregistrement d'Air Canada où on reçcoit nos cartes d'embarquement pour le vol de 8 h 10 vers Ottawa. Ensuite on nous dit de nous rendre à la porte. Surprise! Nous sommes libérés, seuls, sans escorte, libres de nous promener à notre guise dans l'aéroport. Quelle contradiction avec tout ce qu'on vient de vivre. Nous sommes environ 10 passagers du bateau dans l'avion avec une autre vingtaine de passagers réguliers et aucune distinction n'est faite.

Le vol est à l'heure, nous arrivons à Ottawa à 9 h 12 exactement!

Nous avions organisé un transport sécuritaire à la maison. Des amis ont conduit notre voiture à l'aéroport, nous ont salués de loin, et nous sommes rentrés seuls à la maison, heureux, soulagés et prêts pour notre quarantaine absolue de 14 jours chez nous!

Notre voyage planifié de 28 jours aura duré 31 jours et seulement 8 journées se seront déroulées comme prévu .

(Cet article a pu être publié grâce au généreux appui de nos partenaires commerciaux locaux.)

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L’Orléanais présente mensuellement des chroniques historiques ayant trait aux noms francophones des voies publiques, des parcs, des salles et des installations d’Orléans. Ces chroniques sont écrites par la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO) www.SFOPHO.com afin de faire connaître le patrimoine et l’histoire d’Orléans.

 

 
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