C’est un air de déjà-vu. Mercredi dernier, le conseil municipal a donné le feu vert au personnel pour aller de l’avant avec l’acquisition d’un terrain de 192 hectares (475 acres) situé sur le chemin Boundary, près de Carlsbad Springs, pour en faire un site d’enfouissement.
La principale raison de cette démarche est la saturation rapide du site d’enfouissement du chemin Trail, dans l’est de la ville, qui atteindra vraisemblablement sa capacité maximale d’ici une dizaine d’années. Le terrain convoité a déjà reçu l’approbation préalable de la province et de ses différents organismes. La Ville s’épargne ainsi la tâche délicate de sélectionner un nouveau site. Cette décision a été reportée pendant des années.
Il y a 18 ans, la Ville avait déjà exploré la technologie de valorisation énergétique des déchets en envisageant un partenariat avec Rob Bryden et Plasco Conversion Technologies, un projet qui a échoué. Après la construction d’une installation pilote au chemin Trail, avec un succès mitigé, Bryden n’a jamais réussi à amasser les fonds nécessaires à la construction d’une véritable usine de plasmafication.
Cette décision malheureuse a coûté des millions de dollars à la Ville et a retardé de 15 ans, et ce retard se poursuit, la mise en place potentielle d’une installation de valorisation énergétique des déchets.
Lors de la réunion du conseil municipal de la semaine dernière, le personnel a indiqué aux conseillers que la Ville aura besoin d’un nouveau site d’enfouissement, qu’elle décide ou non un jour de construire une usine de valorisation énergétique. La Ville s’épargne ainsi la tâche délicate de sélectionner un nouveau site. Le site coûtera néanmoins plus de 450 millions de dollars.
La question à se poser est la suivante : la Ville peut-elle se permettre à la fois un nouveau site d’enfouissement et une installation de valorisation énergétique des déchets, qui coûterait elle aussi entre 450 et 800 millions de dollars selon le moment de sa construction? Je demeure sceptique. Quoi qu’il en soit, certaines réalités sont évidentes. Si la Ville devait construire une telle installation, elle aurait besoin d’un site pour l’implanter. Le chemin Trail semblerait être le choix le plus évident, mais le site du chemin Boundary pourrait tout aussi bien convenir.
Quant à l’élimination des cendres et autres résidus issus d’une installation de valorisation énergétique, il serait toujours possible de les acheminer vers des sites d’enfouissement privés. Mais à quel coût?
En tant que société, nous produisons des déchets. Peu importe l’ampleur de nos efforts. de recyclage, de compostage ou de réutilisation, nous générons toujours des déchets. Ils doivent être enfouis à Ottawa. Faire autrement serait hypocrite.
Soumettre une offre pour le site du chemin Boundary est logique. Toutefois, son acquisition ne devrait pas se faire au détriment d’une installation de valorisation énergétique. Si nous voulons répondre adéquatement à nos besoins en gestion des déchets pour les années à venir, nous aurons besoin des deux.