Maintenant appelée
la Fête du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ,
la Fête-Dieu se célèbre 60 jours après Pâques, soit, quelque
temps en juin. Cette année, ce sera le 20 juin.
Les plus vieux
se souviendront des longues processions qui partaient de
l’église paroissiale et qui se terminaient à un reposoir
chez une famille honorable de la paroisse. Un enfant de
chœur marchait le premier en sonnant un ensemble de trois
cloches, suivi des autres enfants de chœur et des Soeurs.
Venait ensuite le prêtre de la paroisse, habituellement
le curé, abrité sous un dais, toit en belle toile, soutenu
par quatre hommes. Le prêtre tenait à bout de bras un ostensoir
contenant une hostie bénite. Le tout était suivi d’une longue
procession de paroissiens et paroissiennes récitant des
litanies et chantant des chansons religieuses.
Le reposoir était
situé chez une famille à une distance « marchable » de l’église.
C’est donc dire que le reposoir était toujours au village,
vu la distance, et que les familles de la campagne n’avaient
jamais la fierté de voir la procession se terminer chez
eux. C’était tout un honneur de recevoir la procession de
la Fête-Dieu. Fleurs, décors rubanés, peinture fraîche,
images du Sacré-Cœur et de la Vierge Marie ainsi que d’autres
images saintes ornaient ce reposoir. Une table recouverte
d’une belle nappe blanche et de cierges allumés étaient
aménagée sur la galerie afin d’y recevoir l’ostensoir.
Au reposoir commençait
une cérémonie axée encore sur les prières, les litanies
et les chants religieux, suivie d’une allocution du curé,
qui en profitait pour passer quelques messages. Après la
fin de la cérémonie, la foule se dispersait et retournait
chacun chez soi.
Je me souviens
encore de la dernière pro-cession de la Fête-Dieu dans mon
village natal de Limoges. J’avais 10 ans je crois. En ce
temps-là, je trouvais ça pas trop « l’fun » de laisser nos
travaux sur la ferme et de m’endimancher pour aller suer
dans une procession dont je n’y comprenais rien.
Nous étions bien
avertis par notre mère, que mon frère Bernard et moi devions
agir de façon responsable, ce qui était difficile pour nous,
vivants en toute liberté sur la ferme, habillés que de pantalons
courts. Nous étions coincés dans une parade sous la chaleur
accablante. Que la parade était longue et ces litanies sans
fin et à répétition, entremêlées de chants dont on avait
oublié les mots ! Oui, la parade était longue et on avait
bien hâte de se débarrasser de ce carcan.
Les temps d’après
guerre changèrent les coutumes. Les processions ainsi que
plusieurs autres démonstrations religieuses cessèrent, heureusement
pour certains, mais malheureuse-ment pour les nostalgiques
comme moi.
À notre réunion
des Amis du Village Gagnon tenue le 29 novembre dernier,
je fis la suggestion de reconstituer une procession de la
Fête-Dieu à partir du parc du Village Gagnon pour se terminer
à la chapelle chez Réjean Pommainville, à environ 1 kilomètre.
L’idée fut acceptée par le groupe et un comité fut formé.
Ce sera la première procession de la Fête-Dieu strictement
en campagne.
Donc, rendez-vous
le 20 juin au parc du Village Gagnon au 1770 chemin Calypso,
à Limoges. Vous pourrez arriver à partir de 16 h avec votre
pique-nique, et la procession partira à 19 h. La cérémonie
sera présidée par Michel Pommainville, curé d’Embrun. La
Maison-musée Pommainville, située dans le parc, sera accessible.
Ceux qui ne peuvent marcher, pourront se rendre à la chapelle
en voiture. Pour autres informations : 613-824-1144.