– Bonjour M. James. Ça me fait plaisir de vous rencontrer, vous le cowboy le plus légendaire des USA.
– Merci de me recevoir.
– Si nous récapitulons, vous êtes né à Saint-Nazaire-d’Acton en 1892 sous le nom d’Ernest Naphtaline Dufault. Je crois que Luce Dufault, cette magnifique chanteuse, est votre petite-nièce et vous êtes de parenté avec les Dufault d’Orléans et des environs. Comment se fait-il que vous soyez si bien connu sous le nom de Will James?
– Tout d’abord, depuis ma tendre enfance, j’ai toujours voulu être un cowboy authentique. En 1907, à l’âge de 15, je me suis rendu en Saskatchewan, mais mal m’en fut pris, je fus emprisonné en 1911 à Calgary à cause d’une bataille dans un bar. J’ai réussi à m’évader aux USA et c’est alors que je pris le nom de Will James. J’ai travaillé dans des ranchs du Montana jusqu’au Nouveau-Mexique. Comme tout bon cowboy du temps, j’ai été impliqué dans un vol de bétail au Nevada et j’ai passé 15 mois dans un cachot à Carson City.
Ensuite, je suis devenu cascadeur à Hollywood avant de devenir membre de l’armée américaine. J’ai étudié le dessin à San Francisco et noué avec le célèbre artiste du Old West Charles Russell. J’ai fait de magnifiques peintures impliquant toujours des chevaux, qui se vendent à gros prix.
En 1920, j’épouse Alice Conradt, Miss Nevada, sans lui révéler ma réelle identité.
Je commence à écrire aussi et c’est ainsi qu’en 1922, j’ai publié Bucking Horse Riders. Toutefois, c’est en 1926 que j’ai publié mon plus grand succès, Smoky, un livre jeunesse pour lequel j’ai reçu la médaille Newberry. Le livre fut porté à l’écran en 1933.
– Vous avez aussi écrit une autobiographie?
– Oui, en 1930, j’ai publié une autobiographie fabriquée de toutes pièces Lone Cowboy qui a été portée à l’écran en 1934. En 1942, j’ai publié mon dernier livre The American Cowboy. En tout, j’ai écrit 24 livres tous illustrés de ma main.
Mon identité réelle commençait à déteindre et naturellement ma notoriété fut affectée même si une école porte encore mon nom à Billings au Montana, là où je me suis retiré sur mon ranch pour y passer mes dernières années.
– Est-ce que vous êtes revenu au Canada périodiquement?
– Oui, une seule fois en 1941, mais incognito. J’envoyais régulièrement des lettres à mon père au Canada toujours implorant ma famille de ne jamais révéler mon identité. Ces lettres sont maintenant entre les mains de mes oncles qui en ont fait la lecture partielle dans un documentaire.
J’ai laissé mes biens à Ernest Dufault que mon épouse ne connaissait absolument pas. Alice devait rencontrer ma mère et mon frère à l’occasion de mon départ pour un autre monde.
– Je crois aussi qu’il y a un film en votre honneur au Canada.
– Oui, l’Office national du film a fait un film intitulé Alias Will James disponible sur l’Internet.
– Merci monsieur Dufault.
– Ce fut un plaisir pour moi.
http://musee.histoiresk.ca/ernest-dufault-alias-will-james-n151-t940.html
www.onf.ca/film/alias_will_james/