« Qu’est-ce qui te prend? Tu retombes en enfance? » Voilå ce qu'on nous dit parfois lorsqu'on se fait prendre å faire des choses qu'on juge être du monde de l'enfant. Ça m'est arrivé la semaine dernière quand ma femme me vit rapporter quelques contes de Noël de la bibliotheque. Je n'avais pas lu de tels contes depuis ma jeunesse. Un des livres contenait plusieurs histoires du temps de Noël, écrites par de grands écrivains comme Anatole France, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant et Charles Dickens.
Tous les grands auteurs ont vécu la Noël et comme nous tous, le commun des mortels, ils ont été marqués par la puissance évocatrice de cette ê belle fête. Peu d’entre eux, cependant, ont réussi à écrire un conte de Noël qui se rapproche du chef-d’œuvre. La raison en est bien simple, c'est qu’il est quasi impossible d'émuler l'histoire de la naissance de Jésus, elle-même un chef-d'œuvre de mystérieux, de joie, d'espoir et de merveille.
Il est difficile de réunir tous ces éléments pour raconter un événement, inventer une histoire qui éveille autant de sentiments, de souvenirs et d'enchantement. En 1843, Charles Dickens avec Un cantique de Noël (A Christmas Carol) a fondé le genre litéraire qualifié de « conte de Noël ». Ce conte qui met tout l'accent sur la célébration de Noël dans son contexte le plus chrétien, celui de l'apaisement de la conscience et de la réconciliation, touche aux sentiments les plus humains, ne cache pas la noirceur du mal mais se termine dans un éclatement de la joie et du triomphe du bien sur le mal.
La lecture de tous ces contes m'a rappelé l'importance du souvenir, la puissance de l'évocation d'images du passé, de scènes et de faits qui sont venus enrichir notre vie au cours des années. Ces moments qu'on peut ramener au conscient en tout temps ont gonflé notre bagage de souvenirs. La Noël est une fête propice pour se remémorer qui un cadeau, qui une chanson, qui un geste de générosité. Combien vive et profonde, par exemple, la joie de l'enfant à Noël. L'attente, les préparatifs, l'excitation du premier cadeau qu’on achète pour papa ou maman, avec son propre argent.
Ces Noëls du passé se vivaient comme la Noël d'aujourd’hui, mais le passage du temps les a embellies. Il semble qu'on ne pourra jamais vivre aussi intensément l'atmosphère d'un Noël que celui qui n'existe plus que dans l'esprit.
Il reste encore quelques jours avant Noël. Faites-vous le plaisir de trouver un bon conte, lisez-le ou relisez-le et vous verrez comment il peut évoquer pour vous toutes sortes de belles images de Noëls passés. Prenez un moment de détente, entre les courses pour les cadeaux, les préparatifs et le stress, et vous pourrez revivre l'atmosphère joyeuse, toute l'excitation de Noël. Non seulement, vous allez frémir, comme dans le temps, mais vous allez vous mettre dans le véritable esprit de Noël. Celui qui nous fait comprendre pourquoi on se donne tant de soucis et de peines pour en faire une belle fête pour tous ceux qu’on aime.1
1 Extrait d'une chronique dans la série 'Glosons', parue dans l'Express d'Orléans, 14 décembre 1997 et publiée de façon intégrale dans la Partie 1 du livre de Gérald Poulin Noël d’ici… publié à l'automne 2019 aux
Éditions ontariennes Pro-Aînés d'Orléans; éditeur : Alton Legault.
Gérald Poulin, Citoyen d'Orléans