Le parc
Luc-Major est situé au 956 promenade Bilberry, non loin
de l’inter-section du boulevard Jeanne d’Arc Nord et de
la promenade Bilberry. Ce parc renferme des installations
récréatives pour les enfants ainsi que deux terrains de
ballon-panier. Il a été nommé ainsi en 1985 grâce aux efforts
de la commission des loisirs de l’époque, présidée par André
Duford, et l’approbation du conseil municipal de Gloucester.
Luc Major est né en 1813 à Sainte-Rose, Québec et nous le retrouvons à Bytown, en 1842, alors qu’il épouse Émilie Masson dans la petite église qui a précédé la construction de la cathédrale Notre-Dame d’Ottawa. Étant ouvrier de métier, il contribue par la suite à la construction de cette cathédrale.
Entre
1851 et 1861, Luc et Émilie arrivent à Orléans avec leurs
enfants et ils s’établissent sur le lot 37, concession 1
du canton de Cumberland (rang Saint-Joseph), près de la
rivière des Outaouais où Luc ouvre une taverne (auberge)
sur leur propriété. En 1858, il soumet, à la demande de
Mgr Guigues, l’archevêque de Bytown, le premier plan officiel
du village du nom de « Village of St-Joseph ». Un an plus
tard, il décède à l’âge de 46 ans. Une pierre tombale indique
qu’il est inhumé dans le cimetière d’Orléans.
Quelques
descendants de renommée sont : deux de leurs fils, Joseph
et Sylvini J., ainsi qu’un des fils de Sylvini J., Ascanio
J., sans oublier un des arrière-petits-fils de Luc et Émilie,
le docteur Émile J.S. Major.
Joseph
est né à Bytown en 1845 et il épouse Diana Vanier en 1868
devant le curé Chaîne à Orléans; ils auront onze enfants.
Il demeure sur la ferme paternelle pendant plusieurs années
et dans les années 1880, il tient le premier magasin général
du village; l’édifice y est toujours aujourd’hui, au 2803
boulevard St-Joseph, au coin de St-Joseph et de la rue St-Pierre.
Il décède en 1913 à Orléans.
Sylvini
J. Major, un des frères de Joseph, est né à Orléans en 1857,
et en 1879, il commence modestement en affaires en ouvrant
une petite épicerie à Orléans. En 1883, il épouse en la
cathédrale d’Ottawa, une institutrice d’Orléans, Marie Corinne
Lebel. En 1889, peu de temps après la naissance de leur
fils Ascanio J. (1887), la famille déménage au 143 rue Murray,
à Ottawa et ils établissent un magasin en gros à l’angle
des rues Murray et Dalhousie.
En 1903,
Sylvini J. meurt du cancer à l’âge de 45 ans. Sa veuve,
Marie Corinne, devient présidente de l’entreprise et la
gère avec succès jusqu’à ce que son fils, Ascanio J. en
prenne la relève. Elle devient alors une, sinon la, première
femme d’affaires canadienne-française dans une société presque
entièrement dominée dans le monde du commerce par l’élément
masculin.
En 1913,
Marie Corinne, la veuve de Sylvini J. Major, fait construire
un imposant entrepôt en gros au 126 rue York, lequel existe
encore aujourd’hui et qui porte l’inscription S.J. Major
Limited sur la façade. Au moment du décès de Marie Corinne
en 1947, la compagnie S.J. Major Limited est une des plus
grosses compagnies du genre à Ottawa et, selon un reportage
du Ottawa Journal, Corinne est millionnaire, grâce à ses
habiletés de gestion.
Ascanio
J., fils de Sylvini J. et de Marie Corinne Major (née Lebel),
épouse en 1912 Corinne Parent, fille d’un ancien maire de
la ville de Québec, puis premier ministre de la province.
L’année
suivante, Ascanio J. fait construire une résidence par l’architecte
Alan Keefer, dans le village de Rockliffe, où le couple
vivra jusqu’en 1925. Cette résidence, évaluée aujourd’hui
à plus de 2 millions, est située au 541 de l’avenue Acacia.
Dès le début des années 1950, elle devient la résidence
officielle du chef de l’opposition au gouvernement canadien,
le « Stornoway ». Depuis 1986, il est un édifice fédéral
du patrimoine reconnu.
En 1924,
Ascanio J. est le premier Canadien français et la plus jeune
personne à occuper le poste de président du Ottawa Board
of Trade. Au cours des années, il siégera sur plusieurs
conseils d’administration et deviendra, entre autres, directeur
et membre du conseil d’administration de la maison National
Grocers Ltd., une entité composée de plus de 25 magasins
et d’environ 35 centres de distribution en Ontario. Ascanio
J. meurt en 1968 à l’âge de 80 ans.
Un important
mausolée en mémoire de Sylvini J., Ascanio J. et Marie Corinne
est situé à l’entrée du cimetière Notre-Dame d’Ottawa.
Le docteur
Émile J.S. Major, un autre descendant de Luc et Émilie Major,
naît à Ottawa en 1899; il est le fils d’Eugène Major (fils
de Joseph) et de Joséphine Barrette. Il épouse, en premières
noces, Cécile Tessier, et ils auront trois enfants : Colette,
Yolande et Jean-Marc (le seul survivant) et en secondes
noces, Marguerite Dorion; de cette union naîtra une fille,
Rachel.
Pendant
47 ans, il est le médecin de famille des résidents d’Orléans
et des environs, au cours desquelles il pratique plus de
1000 accouchements. En 1963, il est déclaré Citoyen de l’année
par la Chambre de commerce d’Orléans pour son leadership
au sein de la communauté. Émile est président de la Société
d’histoire et de généalogie d’Ottawa-Hull de 1963 à 1971.
Il meurt en 1972 à l’âge de 73 ans et est inhumé au cimetière
Notre-Dame d’Ottawa.
Sans doute,
l’ancêtre Luc Major serait fier de la contribution de sa
descendance au développement d’Orléans et de la région.