Louis Riel organise la rébellion du Nord-Ouest en 1885. Après plusieurs batailles, Riel se rend à la Police montée en mai 1885 où il est interné dans un camp militaire canadien près de Batoche, en Saskatchewan.
Des pressions sont organisées pour que son procès ait lieu à Winnipeg, mais ceci est rejeté par crainte d’un jury trop porté envers Louis Riel. Le premier ministre de l’époque, John A. Macdonald, tranche donc en faveur de Régina.
Le droit du Manitoba prévoit la garantie d’un procès devant un juge tandis que la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest ne requiert qu’un magistrat, un fonctionnaire nommé au bon vouloir du gouvernement canadien. De plus, au Manitoba, un procès exigeait un jury de douze hommes ayant le droit à un procès bilingue tandis que dans les Territoires du Nord-Ouest, six jurés étaient requis pour un procès sans aucune garantie d’un procès bilingue.
Louis Riel serait jugé par un jury composé de six protestants de l’Angleterre et d’Écosse, tous de la région de Régina.
Louis Riel est enchaîné à un boulet et est enfermé dans une cellule minuscule (près de sept pieds sur cinq pieds) et devra attendre près de deux mois avant de rencontrer ses avocats.
Il est inculpé pour six actes de trahison le 20 juillet. Ces actes d’accusation sont à l’encontre d’un sujet de la Reine et à l’encontre d’un étranger, répété trois fois. Il faut se rappeler que Louis Riel est citoyen américain et non canadien.
Les avocats de Riel contestent les chefs d’accusation, mais ceci est rejeté par le magistrat ce qui l’amène à plaider non coupable.
Afin de préparer le procès, la défense demande un délai supplémentaire pour permettre aux témoins de voyager à Régina. Le procès débute le 28 juillet 1885 et ne dure que cinq jours. La défense plaide des problèmes de santé mentale et ceci dure une journée.
Lors de sa défense, Louis Riel donne deux longs discours devant la Cour, défendant ses actes et affirmant les droits des Métis tout en rejetant la défense qu’il soit mentalement irresponsable.
Il est reconnu coupable le 31 juillet après des délibérations qui durent moins d’une demi-heure et le jury demande la clémence. Le magistrat Richardson le condamne à mort. Toutefois, son exécution est reportée à trois reprises sous la pression populaire, venant en particulier du Québec.
L’appel du verdict est interjeté devant la Cour du Banc de la Reine du Manitoba et du Comité judiciaire du Conseil privé de Londres. Toutefois, les deux appels sont rejetés.
Le gouvernement Macdonald est sous pression populaire provenant en particulier du Québec et oblige à une évaluation de l’état mental de Louis Riel. Il est considéré comme étant sain d’esprit par la majorité des médecins.
Le Cabinet fédéral de l’époque se prononce en faveur de la pendaison et le premier ministre, Sir John A. Macdonald, refuse que la peine de mort soit commuée ou rejugée. Il aurait mentionné que Louis Riel « sera pendu, même si tous les chiens du Québec aboient en sa faveur ».
Louis Riel est exécuté en public pour trahison le 16 novembre 1885 aux quartiers de la Police à cheval du Nord-Ouest à Régina.Le corps de Louis Riel est transféré chez sa mère à Saint-Vital, au Manitoba, où il sera exposé deux jours dans la maison familiale. Il sera enterré le 12 décembre dans le cimetière de la cathédrale de Saint-Boniface.
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