En ce
moment, quelque part dans le monde, quelqu’un se regarde
tristement dans le miroir, affichant un faible sourire de
honte. Cette situation vous semble familière? Je parierais
que oui. En fait, la plupart d’entre nous se sont retrouvés
dans cette position. Et avec l’influence actuelle des médias,
ce phénomène ne fait qu’empirer.
Dans cette
ère technologique, on pourrait facilement banaliser les
effets qu’ont les médias sur notre cerveau. Pourtant, il
semble que plus ils évoluent, plus notre société fait face
à des problèmes de basse estime de soi chez les adolescents.
Coïncidence? Je crois que non.
Nous vivons
dans une société obsédée par la beauté dont les standards
sont clairement reflétés dans nos choix de modèles dans
les médias. Mais qu’y a-t-il de mal avec ça? Selon eux,
c’est évident que la robe va mieux paraître sur une figure
svelte, n’est-ce pas?
Le problème,
c’est qu’une étude démontre que 56 % des adolescents croient
que les publicités des médias sociaux sont la source primaire
d’une basse estime de soi. Ce qui est pire sont les conséquences
de cette basse estime de soi. Dans une étude menée sur la
satisfaction par rapport à l’apparence, 27,6 % des adolescents
avouent qu’ils sautent des repas, et 11,3 % de ceux-ci avouent
que parfois ils ne mangent pas pendant une journée entière.
Mais ce
n’est pas tout. Les médias, surtout la télévision, affectent
pour autant les minorités visibles, souvent stéréotypées
de manière humoristique. Avec plus de 200 groupes ethniques
au Canada, on croirait qu’on serait mieux représentés, non?
Malheureusement,
ce n’est pas le cas. En fait, plusieurs études démontrent
que les émissions à la télévision abaissent l’estime de
soi des enfants étant des minorités, non seulement à cause
des mauvaises représentations, mais surtout en raison du
manque de représentation. Par exemple, dans les films de
Hollywood, on compte moins de 30 % de minorités ethniques
qui ont des rôles avec du dialogue. Pourtant, dans le monde,
spécifiquement l’Occident, il y a tant de personnes qui
s'identifient en tant que minorité visible, parmi laquelle
six millions sont des Canadiens.
C’est
en fait un problème réel et qui a un impact sur la société.
Vous connaissez sans doute plusieurs dans votre entourage
qui en sont affectés. Moi aussi, j’ai vécu ceci. Dès un
jeune âge, je remarquais que personne aux nouvelles ne me
ressemblait, étant biraciale. À mes yeux, le métier de journaliste
m’était inaccessible, j’étais l’opposée des filles blondes
caucasiennes que je voyais à la télévision.
Ces quelques
millions d’enfants comme moi grandissent avec une basse
estime de soi à cause de ce qu’ils voyaient (ou ne voyaient
pas) à la télévision durant leur jeunesse. En 2019, aucun
enfant, adolescent(e) ou adulte ne devrait avoir à subir
cela. En fin de compte, ce n’est pas la faute des jeunes
qui se sentent mal dans leur peau. C’est celle des médias,
dont l’indifférence flagrante touche des millions de personnes.
Pourtant,
le progrès n’est pas inexistant. On voit de plus en plus
de mannequins de différentes tailles dans des campagnes
de publicité. Black Panther et Crazy Rich Asians ont remporté
des succès phénoménaux au cinéma. Lentement, le monde commence
à revendiquer son estime de soi. Et ce n’est qu’un début.
(Cet article a pu être publié grâce au généreux appui de nos partenaires commerciaux locaux.)