Le 18
juin dernier, l’avocat Ronald Caza s’est vu remettre la
clé de la Ville d’Ottawa des mains du maire Jim Watson.
Bien qu’il
ait reçu plusieurs prix depuis le début de sa carrière il
y a une trentaine d’années, le principal intéressé avoue
qu’il ne s’attendait aucunement à recevoir la plus importante
et prestigieuse distinction que décerne la capitale : «
J’ai été très surpris quand ils m’ont annoncé que j’allais
rece-voir cet honneur. Quand on regarde la liste des gens
qui ont reçu ce prix – comme l’ancien premier ministre de
l’Ontario, Dalton McGuinty, qui a fait des choses absolument
extraordinaires pour la province – c’est assez incroyable.
»
Fortement
associé à la cause de la défense des droits des Franco-Ontariens,
l’avocat ne se formalise pas d’être honoré par un maire
qui s’est longuement opposé au bilinguisme officiel dans
sa municipalité : « Lorsqu’on regarde le déroulement de
tout le dossier linguistique, à la fin, le maire a accepté
les amendements qui étaient proposés pour qu’on se retrouve
dans la situation actuelle. Si on regarde le travail que
le maire a fait depuis longtemps, il a travaillé de près
avec la communauté franco-ontarienne. »
La clé
est remise aux personnalités de marque ainsi qu’aux invités
d’honneur de la Ville d’Ottawa : « Ronald Caza a été une
voix importante pour Ottawa tout au long de sa carrière.
On se souvient principalement de lui pour ses efforts visant
à sauver l’Hôpital Montfort et son engagement envers notre
communauté francophone, mais il a contribué à la Ville de
bien d’autres manières. Par son travail en tant que bénévole
ou sa participation à des collectes de fonds, M. Caza a
toujours cherché à faire d’Ottawa un meilleur endroit où
vivre pour tous les résidents », s’est exprimé le maire.
Mais,
peu importe les raisons officielles qui lui ont valu cette
distinction, l’avocat assure qu’elle revient à tous ceux
qui ont travaillé avec lui pour mener à terme ces nombreux
projets : « Si je regarde [la sauvegarde de] l’Hôpital Montfort,
c’est un travail d’équipe extraordinaire. Il y a plusieurs
personnes qui ont joué des rôles cruciaux que personne ne
connaît. »
En plus
de ces gens de l’ombre avec qui il a eu l’honneur de travailler,
l’homme de 57 ans avoue qu’il n’aurait pas accompli autant
de choses dans sa carrière sans l’appui de sa famille :
« Mon épouse est aussi très engagée dans la communauté francophone
et, pour elle et nos enfants, le fait francophone est très
important. Si tu n’as pas le soutien de la personne avec
qui tu partages ta vie, c’est difficile de réussir de grandes
choses », dit-il au sujet de sa conjointe, Lyne Caza, avec
qui il est marié depuis 37 ans.
La coutume
consistant à remettre une clé remonte au Moyen Âge, à l’époque
où des restrictions légales limitaient l’accès aux villes.
C’est au milieu du 19e siècle qu’il devint courant de remettre
la clé de la ville pour signifier au récipiendaire son droit
d’aller et venir à sa guise.
Depuis
le 4 novembre 1935, où lord et lady Tweedsmuir reçurent
la première clé ottavienne, près d’une centaine d’autres
clés ont été remises. Outre Dalton McGuinty, qui a reçu
sa clé le 15 mai dernier, et Me Caza, trois autres individus
ont eu droit au même honneur en 2019 : le patineur artistique
Patrick Chan (29 avril), l’avocate Maureen McTeer (1er mai)
et la directrice générale de l’organ- isme Le pilier logements
pour femmes, Sue Garvey (en septembre prochain).
(Cet article a pu être publié grâce au généreux appui de nos partenaires commerciaux locaux.)