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Amanda Simard, honorée du prix Champlain Fondateur de la Francophonie, s’entretient avec Gabriel Lessard et Marc Ryan (centre) après avoir reçu un tableau créé par Thérèse Frère, lors du Gala de la francophonie. PHOTO: FRED SHERWIN
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« Wow! Pas
pire, hein, pour une petite fille », a lancé Amanda Simard
après avoir été honorée du prix Champlain Fondateur de la
Francophonie, remis à une personnalité de la région qui s’est
distinguée pour son apport à la francophonie. L’expression
« petite fille » faisait allusion au commentaire de l’ancien
premier ministre Brian Mulroney.
La remise
s’est déroulée le 30 mars dernier dans le cadre du Gala
de la francophonie, tenu au Centre des conférences d’Ottawa.
Organisée
pendant 18 ans par l’Association Richelieu Fondateur, l’édition
2019 a été mise sur pied par un groupe de 8 organismes francophones,
à la suggestion de la Société franco-ontarienne du patrimoine
et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO).
Le prix
a été remis conjointement à la députée indépendante de Glengarry-Prescott-Russell
par l’Ambassade de France, et par la nouvelle Association
Champlain Fondateur (ACF) qui prenait, du coup, la relève
de l’Association Richelieu Fondateur.
« C’est
vraiment un honneur pour moi de recevoir ce prix et ça me
fait vraiment quelque chose de voir que le geste [de quitter
le caucus du Parti progressiste-conservateur (PPC) de l’Ontario
le 29 novembre 2018] a été reconnu. Je ne m’attendais pas
à ça pendant la crise linguistique. Je voulais seulement
faire ce que je croyais être la bonne chose à faire », a
affirmé Mme Simard à L’Orléanais.
Afin de
faire comprendre son geste à la foule, la députée est revenue
sur sa présence au Grand ralliement SOS Montfort, alors
qu’elle n’avait que 8 ans : « Nous étions devant l’ignorance
et le manque de respect. »
Malgré
son jeune âge, elle dit avoir, à travers cette crise, compris
à quel point les acquis des Franco-Ontariens étaient fragiles.
Elle s’est
montrée aussi très reconnaissante à tous ceux qui se sont
battus pour obtenir ces acquis, qui lui ont permis d’étudier
en français. Elle a, par la suite, parlé de son expérience
en campagne électorale, où elle a dû défendre le PCC auprès
de milliers de gens qui hésitaient à faire confiance à ce
parti à l’origine de SOS Montfort et, plus loin encore,
du Règlement 17 : « Je les rassurais. Ils pouvaient me faire
confiance. J’étais avec eux et je serais leur voix. »
Sa fierté
d’être la première représentante du PPC élue dans la circonscription
en 40 ans s’est dissipée à peine 5 mois plus tard : « Encore
une fois, nous étions devant l’ignorance et le manque de
respect. Je suis la représentante de Glengarry- Prescott-Russell
à Queen’s Park et non la représentante d’un parti à Glengarry-
Prescott-Russell. »
Mme Simard
est consciente que son geste peut servir d’exemple aux jeunes
Franco-Ontariens : « Tout comme moi, j’ai eu des modèles
durant ma jeunesse. J’espère que mon geste va encourager
les jeunes à s’affirmer, à se tenir debout, à rester avec
leurs valeurs, de croire en eux et à s’afficher en français
», a-t-elle déclaré à L’Orléanais.
Au cours
de cette même soirée, l’ACF a remis un don de 15 000 $ à
Maison Fraternité, un organisme qui offre des services en
français aux Ontariens affectés directement ou indirectement
par un problème de toxicomanie.
Le Concours
LOL – Mort de rire! a, quant à lui, pu bénéficier d’un don
de 1550 $. Fondé en 2014 par l’Association canadienne-française
de l’Ontario – Stormont, Dundas et Glengarry (ACFO-SDG)
de concert avec la Fondation canadienne pour le dialogue
des cultures, ce programme, présent partout en Ontario,
permet aux jeunes de 14 à 18 ans de découvrir le français
par l’humour.
Le Mouvement
d’implication franco- phone d’Orléans (MIFO), qui célèbre
ses 40 ans en 2019, était l’organisme à l’honneur au cours
de cette soirée.
(Cet article a pu être publié grâce au généreux appui de nos partenaires commerciaux locaux.)