L’historien
Diego Elizondo est un véritable passionné de patrimoine.
Une caractéristique qu’il croit innée, bien qu’il soit le
seul attiré par ce domaine dans sa famille, lui qui a une
mère interprète, et un père ingénieur de formation et diplomate
de profession.
C’est
lors d’une visite familiale au Musée-village du patrimoine
de Cumberland que le déclic est survenu : «L’expérience
immersive a été saisissante et a déclenché une étincelle.»
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Diego
Elizondo debout dans le jubé de l’église Saint-Joseph
d’Orléans récemment rénovée. PHOTO : JEAN-MARC PACELLI |
Près de
deux décennies plus tard, il est devenu coutumier de le
voir offrir des visites à travers Orléans, à tous ceux qui
désirent en savoir plus sur le patrimoine de ce secteur
d’Ottawa.
D’ailleurs,
tous les moyens pour intéresser les gens, incluant les jeunes,
à l’histoire sont bons pour lui, que ce soit par des films,
des séries télévisées, des livres, ou même des conférences.
Par contre,
le plus important serait de ramener de façon concrète le
sujet historique au moment présent : «Une des raisons qui
m’a poussé à étudier en histoire était que je voulais comprendre
l’état des choses actuelles. Ça prend la perspective historique
pour comprendre le monde d’aujourd’hui.»
Parmi
les faits méconnus de son patelin natal, le jeune homme
de 25 ans cite l’architecture atypique de l’École secondaire
catholique Garneau, située sur la rue Carrière : «Il y a
plein de légendes urbaines sur cette école. Les gens pensent
que c’est soit un bunker, soit une prison juvénile,
mais l’idée de l’architecte Paul Schoeler était de faire
une pyramide aztèque.»
Lors des
dernières élections muni-cipales, Diego figurait parmi les
17 candidats qui luttaient pour obtenir le poste laissé
vacant par le conseiller sortant, Bob Monette. Ses efforts
sur le terrain lui ont permis de terminer en 6e position.
Avec cette
expérience en poche et le départ annoncé le 13 décembre
du conseiller Tobi Nussbaum (nommé premier dirigeant de
la Commission de la capitale nationale [CCN], l’historien
ne cache pas que certaines personnes lui ont demandé s’il
avait l’intention de tenter de lui succéder dans le quartier
Rideau-Rockcliffe.
Il assure
toutefois préférer poursuivre son travail à temps plein
auprès de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO),
où il œuvre en appui aux communications, et ses tâches de
service aux abonnements du Chaînon, au sein du Réseau
du patrimoine franco-ontarien (RPFO).
Et, puisque
le passé est garant de l’avenir, il était impossible de
rencontrer Diego sans lui demander ce qui allait arriver
avec les compressions visant la communauté franco-ontarienne
du gouvernement Ford : «Si on regarde l’histoire de l’Ontario
français, on peut s’attendre à ce qu’il y ait un renversement
et je pense qu’on va en ressortir plus fort.»
Il rappelle
que les luttes marquantes ont pris du temps avant d’être
gagnées, citant en exemple le Règlement 17, qui a pris fin
après 15 ans de combats : «Tout est une question de temps
et de patience. C’est un marathon, pas un sprint», conclut-il.
(Cet article a pu être publié grâce au généreux appui de nos partenaires commerciaux locaux.)